La NUIT la plus longue …et le JOUR le plus long !
Deux personnalités Champcueilloises viennent de nous quitter, qui vécurent à Beauvais :
Gilberte BOIZOT-FILLIOT Robert PINOY.
Tous deux avaient connu beaucoup de ces “nuits les plus longues” : 100 Noëls pour Gilberte, 93 Noëls pour Robert, et tous deux avaient également vécu intensément ce “Jour le plus long” que fut le débarquement allié en Normandie.
Évoquer leur mémoire, c’est partager avec leurs familles un peu de leur peine.
Ce court récit leur est dédié.
Noël et le solstice d’hiver !
Il y a 4,8 milliards d’année, le solstice d’hiver marquait déjà la nuit la plus longue de l’année, sur une Terre encore fumante, bouillonnante, inhabitable. Mais aucun mammifère, aucun animal n’était là pour observer ce phénomène astrophysique.
4,798 milliards d’année plus tard, c’était il y a tout juste 2 millions d’années donc, l’espèce HOMO… Habilis, Erectus, Neandertal, Sapiens se développait, fruit de l’évolution de notre espèce depuis celles des grands singes. Mais il fallut attendre encore bien plus tard, c’était il y a seulement quatre ou cinq mille ans, pour que l’Histoire humaine commence à laisser des traces écrites de ses activités.
Musée des Eyzies Lascaux. Propulseur en bois de renne vers – 10.000 ans
À partir de là, nous avons appris que TOUS nos ancêtres culturels : Sumériens, Cananéens, Égyptiens, Grecs, Romains ou Gaulois, TOUS organisaient déjà de grandes fêtes du renouveau, lors de cette “nuit la plus longue” qui annonçait pour eux la victoire du Soleil… contre la force imaginaire du ténébreux automne.
Décalé du solstice de quelques jours, le Noël chrétien prit la place de cette fête du renouveau, sur nos calendriers grégoriens, et c’est ce Noël que nous allons célébrer en 2020, chacun à notre façon, et chacun de notre côté.
Car ce sera un Noël particulier. Les contraintes imposées par la pandémie nous toucheront tous, aggravées pour quelques familles champcueilloises, par le chagrin d’avoir perdu un être cher.
Ce qui suit est un hommage rendu à ces deux Champcueillois d’exception récemment disparus, avec une pensée particulière pour leurs familles, en y associant les Champcueillois décédés de la Covid 19.
Gilberte BOIZOT-FILLIOT. 1921-2020
Dans la France de 1945, Noël avait les accents patriotiques de la Liberté reconquise. Certaines familles venaient tout juste de retrouver leur père, leur mari, leur frère … de retour d’Allemagne après des années de captivité, ou de Service du Travail Obligatoire.
Pour ce premier vrai Noël, il nous fallait un sapin de Noël à la hauteur de l’évènement.
Notre père Henri, Receveur des PTT à la poste de Champcueil depuis 1933, qui avait arpenté tous les chemins de la commune, savait où trouver de petits épicéas. Et je trottais bien sur mes petites jambes, aussi, après avoir pleurniché pour que mon père m’emmène, nous partions en début d’après-midi quérir LE sapin de Noël.
D‘abord la Grande Rue jusqu’au Chemin de la Padôle, un sentier coutumier qui conduisait à ce petit hameau abandonné, mais qui avait perdu son nom pour celui des Dames Blanches. Ensuite un tronçon du Chemin de la Messe, anciennement Chemin de Champcueil à Beauvais, et nous étions sur le plateau de Beauvais. Le dernier kilomètre et nous arrivions dans les bois de la Vallée de Chênevière, sur le Chemin de Beauvais à Noisement.
C’est un peu plus loin, après avoir arpenté l’espace, que mon père choisit un sapin puis le scia au ras du sol. Les bois qui couronnent le sud du village n’étaient pas encore le Parc du Gâtinais mais la propriété du Buisson. Et la bienveillance acquise de Germain, le garde-chasse des Chaumien, avait autorisé cet emprunt.
Sur le chemin du retour, le sapin sur l’épaule, mon père me fit « visiter » le maquis de Chênevière, un endroit boisé vers la Garenne de la Padôle, en retrait du chemin, où se cachèrent une bonne douzaine de maquisards locaux, surtout des réfractaires au STO, de Mennecy et Corbeil.
De 1942 à 1944, Henri était venu fréquemment en visite auprès des réfractaires.
Résistant, chef local du corps-franc « Vengeance », il y rencontrait parfois Gilberte Filliot qui venait régulièrement approvisionner ces hommes, avec des victuailles procurées gracieusement par sa maman, Madame veuve Juliette Filliot. Ils revenaient alors ensemble jusqu’à l’épicerie -café-restaurant -hôtel de Beauvais, dont Juliette Filliot, née Bougault était propriétaire-exploitante depuis 1914 aux côtés de son époux Étienne Filliot.
Le sapin était installé le soir dans un moyeu de charrette récupéré chez Émile Brégé, menuisier charron champcueillois. Notre mère Lydie avait attendu que nous soyons couchés, pour réaliser la décoration de l’arbre de Noël avec des guirlandes en papier coloré, et pour déposer à destination des trois enfants, un modeste et inoubliable cadeau.
Juliette Aimée Filliot-Bougault (1887-1968) et sa fille
Gilberte Marie-Madeleine Boizot-Filliot
Juliette Bougault était née à Soisy-sur-École, le 4 décembre 1887. Marie Pichenot, sa maman, venait de Saulieu, et avait épousé Jules Anselme Bougault, né à Boigneville (Seine- et- Oise). Jules y avait été cultivateur, mais il était devenu responsable du « relais de Postes » de Soisy-sur-École. C’est ainsi que Juliette, dès 14 ans, allait en carriole à cheval, souvent seule et en pleine nuit, de Soisy à Fontainebleau et de Soisy à Mennecy, pour acheminer le courrier et assurer la liaison postale.
Juliette Bougault s’était mariée le 29 juin 1909 avec Etienne Filliot. Antoine, le père d’Étienne était alors employé des chemins de fer, une industrie en pleine expansion, la maman Madeleine était sans profession.
Le 26 mars 1914, Étienne et Juliette Filliot devenaient propriétaires exploitants du café- épicerie-restaurant de Beauvais, alors tenu par la famille Monnery-Bayet. À peine quatre mois plus tard, Etienne Filliot allait être mobilisé lors de la Grande Guerre de 14-18.
Les quatre années qui suivirent, Juliette assuma, seule, la tenue du commerce.
Étienne sera démobilisé à la fin de la guerre avec le grade d’adjudant. Puis leur fille Gilberte naîtra en février 1921 et grandira à Beauvais. Très tôt, Gilberte allait seconder sa maman au commerce, bientôt aidée par les frères Étienne et André Boizot, ses cousins, venus de Chevannes où leurs parents tenaient également un commerce. Gilberte épousera plus tard Étienne Boizot, avec qui elle aura quatre enfants : Jean, né en 1954, Sylvie née en 1956, Philippe né en 1957 et Hélène, la cadette, née en 1959.
L’hôtel restaurant Filliot allait héberger de très nombreux italiens venus travailler dans les carrières de grès de Beauvais. Ils logeaient chez les Filliot en attendant de trouver un gîte, souvent procuré par la colonie d’italiens installés. Le registre de l’hôtel en listait 392 sur une période de 20 ans environs. Le dernier à figurer est Armando MONTANI, 18 ans, qui a logé à l’hôtel Filliot du 24 septembre 1931 au 24 novembre 1931, N° du registre 392.
A l’été 1939, Étienne Filliot fut victime d’un grave accident de la route, au volant de sa camionnette de livraison, et il décéda peu après.
Devenue veuve, Juliette, et Gilberte orpheline de son père, continuèrent leur commerce avec courage jusqu’à l’invasion allemande de juin 1940. Juliette et Gilberte entreprirent alors un bref exode de trois jours en direction d’Auxerre, et feront demi-tour à Puiseaux. Trois jours pendant lesquels leur commerce allait être totalement pillé et dévasté par des soldats déserteurs fuyant l’avancée allemande… et aussi par des habitants du village !
Dès ce moment, la généreuse et dévouée Juliette Filliot devint résistante. Elle se rapprocha d’Henri Pacory, receveur des PTT de Champcueil, et responsable local du corp-franc “Vengeance”. Elle hébergea dans son établissement, à ses risques et périls, des réfugiés et des réfractaires fuyant l’occupant allemand. À la demande de H. Pacory, Juliette Filliot se mit en quête d’un emplacement sûr pour le maquis de Champcueil-Beauvais. Le maquis constitué à l’ouest de Beauvais, Juliette en assurera le ravitaillement et la liaison. Elle exercera une discrète fonction de renseignement pour la Résistance.
Ces deux premiers résistants Champcueillois étaient en contact régulier avec les responsables de la résistance du sud de l’Île- de- France, qui rendaient compte au “Capitaine George” basé à Corbeil. Depuis le début de l’occupation allemande, cette liaison était effectuée par un gendarme résistant de la brigade de Mennecy, le gendarme Henri Serand.
“Schmitt” pour le corps-Franc Vengeance, H. Serand était responsable du secteur Mennecy, Chevannes, Champcueil et Fontenay- le-Vicomte. Juliette Filliot, Gilberte et Henri Pacory étaient en relation régulière avec lui. C’est avec l’aide de ce gendarme qu’André Boizot, le beau-frère de Gilberte, réfractaire au STO, put s’échapper. Il trouvera à s’employer à ses côtés dans la Résistance. L’époux de Gilberte, Étienne Boizot lui, ne pourra échapper au travail forcé en Allemagne, où il restera plus de deux années jusqu’à la Libération.
Ces Résistants de Champcueil vivront tous intensément ce “jour le plus long” que fut le débarquement allié de juin 1944, et ils continueront leur travail patriotique bien après la Libération de Champcueil, le 22 août 1944,
Gilberte Boizot-Filliot est décédée le 26 novembre 2020, très entourée, à son domicile de Soisy-sur-École.
Réflexions d’Hélène Dadou, fille de Gilberte :
(Extraits de son courrier du 29 novembre 2020)
« Une page d’histoire se tourne avec le départ de maman…Elle nous a quittés dans son sommeil, jeudi 26 novembre à 4h… Elle n’était pas seule, Sylvie et moi avons passé la nuit auprès d’elle…
Quand on pense à tout ce qu’elle a pu voir, a pu vivre ou faire au cours d’un siècle… C’est juste inimaginable. Elle est passée de la voiture à chevaux aux TGV, aux avions. Elle est née à une époque où les gens ne se déplaçaient guère, pour plus tard marcher sur la lune. Née à une époque où l’on écrivait à la plume, elle est partie au temps des mails. Sans compter, la période de cette guerre où tous ont dû déployer des trésors d’imagination et de courage pour survivre, se sauver et sauver notre pays.
Nous devons tant à nos parents et à toutes ces générations !
Mes frères et sœurs et moi-même avons eu beaucoup de chance d’avoir des parents comme les nôtres, aimants et remplis de vraies valeurs. Ils me manquent déjà. »
NOTES HISTORIQUES :
N1/ Ce sont deux gendarmes de Mennecy, Henri Serand et Jules Briastre ( voir Notes), que met en scène, de façon imagée, le film « Paris brûle-t-il » de René Clément. La scène montre deux gendarmes debout sur le marchepied d’une camionnette, conduisant un émissaire de la Résistance parisienne auprès du commandement allié.
Ce sont en effet ces deux gendarmes de la brigade de Mennecy qui conduiront, sur ordre du Colonel Rol TANGUY, chef de la Résistance parisienne, son représentant le Cdt Gallois, auprès de l’état-major allié et du général Leclerc, pour les inciter à intervenir immédiatement pour libérer Paris. C’est dans la camionnette du charcutier… et résistant de Mennecy, Mr Cruypeninck, que les quatre hommes traverseront les lignes allemandes le 21 août 1944, afin de conduire le Commandant Gallois, à Mainvilliers,( Eure et Loire). L’Histoire a retenu cet acte de bravoure et sa suite glorieuse : la Libération de Paris.
Dès le lendemain 22 août 1944, à 19 heures, de retour de Mainvilliers, H. Serand était en mission près de Corbeil et il allait tomber dans une embuscade allemande. Fait prisonnier, il fut conduit à l’état-major allemand au château de Saint-Germain-lès-Corbeil. Torturé et interrogé pendant 12 heures, il ne parla pas. Condamné à mort ainsi qu’un autre prisonnier de Chevannes, M. Vervant, ils durent creuser leur tombe sous la surveillance de sentinelles. M. Vervant fut fusillé, mais H. Serand eut la vie sauve grâce à un feldgendarme avec qui il avait mené des enquêtes, qui le reconnut et le fit libérer. H. Serand put rejoindre son groupe qui fit encore 137 prisonniers le 24 août, lors de la reddition des derniers allemands cachés dans les marais de Mennecy. (Extrait du récit de Roger Goubin.)
Henri Serand sera décoré de la croix de guerre avec étoile, par le Général Koenig en personne.
N2/ Gabriel Vervant, fusillé par les nazis, était un résistant de Chevannes qui avait été capturé en début de matinée le 22 août alors qu’il observait, depuis le clocher de l’église de Chevannes, les chars américains de la 7ème Division Blindée arrivant de Ballancourt pour se positionner au carrefour de l’Étape.
N3/ Père d’un enfant, le maréchal des logis-chef Jules Briastre appartenait au réseau Libération-Nord commandé par le capitaine Georges. Commandant de la brigade de gendarmerie de La Ferté-Alais, son activité de Résistance a d’abord concerné le secteur de La Ferté-Alais, Itteville, D’Huison-Longueville, Milly dont il était responsable. Il sera affecté à la brigade de gendarmerie de Mennecy le 16 Mars 1944.
Robert PINOY. 1928 – 2020
Avec le décès de Robert PINOY, c’est l’ultime mémoire du Beauvais des années d’avant-guerre qui s’éteint.
Angelo Voghi, le futur père de Robert Pinoy, était Italien. Marié en Italie et déjà père de deux enfants, il allait faire la Guerre dans l’armée Italienne de 1914 à 1918. À son retour, son couple s’était défait et Angelo Voghi quittera l’Italie pour la France et Champcueil. Il a alors vécu avec Madame Pinoy, qui était Belge, et qui deviendra la maman de Robert et de son frère Serge.
Marié sous la loi italienne, Angelo ne pouvait divorcer, et un remariage l’aurait fait “bigame”. Aussi ses deux fils nés en France portent-ils le patronyme de leur maman: PINOY, un ancien nom de famille des Flandres. Angelo Voghi exercera le dur métier de carrier de grès sur Beauvais, aux côtés de plusieurs centaines d’Italiens venus comme lui à Beauvais, et souvent depuis Castelletto, dans le Piémont.
Comme beaucoup d’Italiens venus pour travailler dans les carrières de grès, il avait été hébergé par les soins des Filliot, en attendant de se loger sur place durablement. Angelo VOGHI figure au N° 301 sur le registre de l’hôtel Filliot, où il a été
hébergé du 4 octobre 1920 au 22 janvier 1921.
Cela fait tout juste un siècle !
Robert grandira à Beauvais aux côtés de ses parents. Tout jeune, il exercera plusieurs métiers dont celui de carrier, qu’il maitrisait avec expérience, habileté et un savoir qu’il fera partager autour de lui avec chaleur et compétence.
Après la guerre de 1939-45, Robert entamera une nouvelle et longue carrière (!) professionnelle dans la grande entreprise Crété de Corbeil. C’est à Beauvais qu’il prendra sa retraite de cadre de cette entreprise, devenue Néogravure.
Robert a vécu l’occupation allemande à Beauvais. Il connaissait toutes les péripéties beauvaisiennes de cette période dramatique : le pillage du commerce des Filliot-Boizot, dont il était très proche ; il a vu un officier français en déroute abandonner dans le fossé son ceinturon, son pistolet et ses cartouches ; avec son ami Monti, ils avaient découvert cinq fusils Lebel abandonnés par des militaires français ; il a vu et entendu le claquement des bottes de la section allemande qui traversait Beauvais tous les jours, au pas cadencé.
Trop jeune pour en faire partie, Il a connu les beauvaisiens de 1940, prisonniers en Allemagne : Roger Decuyper, Ulysse Aucoin, Alphonse Baudoin… il a vu partir en Allemagne les « requis » pour le S.T.O : Étienne Boizot, Maurice Bourdelot… il a été indigné par la dénonciation de l’institutrice de Beauvais, Marie Gazanière, révoquée sous Pétain en 40. Il a vu M.Gazanière continuer à faire l’école chez un habitant, alors qu’elle n’était plus en service.
Robert a été soumis à des interrogatoires par les allemands, au château du Buisson occupé. En août 1944, il a vu les Américains faire sortir quatre allemands en déroute du café Albertali, (en bas de la côte menant à Loutteville) et se saisir d’eux. Il a aussi vu, avec colère impuissante, des résistants de la 25ème heure s’en prendre à deux femmes de Beauvais pour les tondre.
Robert allait épouser Rolande Legrand, l’une des quatre filles d’un couple de cultivateurs respectés, arrivé en 1943 à Beauvais. Son frère Serge Pinoy allait se marier avec Arlette Legrand, sœur cadette de Rolande.
À la retraite, Robert restera très actif. Avec son épouse Rolande, Il fut membre d’associations du foyer rural, participant à des expositions sur les carriers, au milieu de ses propres outils et de ceux de son père, faisant partager ses souvenirs.
Je me souviens avec émotion du premier et long entretien que mon épouse Michèle et moi avions eu avec Robert et Rolande, à leur domicile de Beauvais, en préparation du tome II de l’histoire de Champcueil. Intarissable sur ses souvenirs, complétés par ceux de Rolande, ce fut une mine d’informations.
En mémoire de Robert, j’ai retenu une seule anecdote, banale, mais qui résume à elle seule son engagement pour son village, pour son pays.
On sait que Champcueil n’eut pas de Tilleul de la Liberté, ces arbres-étendards de la Révolution, plantés pour la fête de la Fédération. Ce fut sans doute à cause de la présence encore très forte de quelques représentants de l’ancien régime, dont le premier maire – noble -: De Boismarsas, et de leur mainmise sur le village. Mais Beauvais, à l’évidence plus Républicain, avait planté SON Tilleul de la Liberté, marquant sa distance « révolutionnaire » avec Champcueil.
Chaque 14 Juillet d’après la Libération, comme l’avaient fait Étienne et André Boizot, Robert Pinoy grimpait à son tour à mains nues à plus de vingt mètres, jusqu’à la cime de l’Arbre-symbole de la République, pour accrocher à son sommet notre drapeau tricolore.
Une performance Citoyenne risquée qui résume une vie d’engagement républicain!
Hommage leur soit rendu!
Bernard PACORY 10 décembre 2020
Documents photographiques et familiaux:
Gilberte Boizot, Hélène Dadou, Jean Boizot, Robert et Rolande Pinoy.